mardi 11 septembre 2007

POINT DE COCAGNE EN CAUCASE




Je suis content de partir. M’extraire une semaine de Toulouse malgré un revirement d’été indien depuis Samedi.
J’ai passé le week end à ranger, tondre et encore ranger...Alors, je n’ai guère consacré qu’un centième de mon temps aux rencontres du Mondial. D’autant que je n’ai pas Eurosport et n’ai pas envie de m’énerver en écoutant les commentateurs de “ la nouvelle chaîne du rugby français “..
Alors que dire du Match, du fameux match d’ouverture du Mondial quasiment passé sous silence dans la presse outre-atlantique.
Rien qui n’ait déjà été souligné par les éminents connaisseurs du rugby français. Sauf à rajouter que j’ai mal digéré l’attitude de Charles Villeneuve, présentateur de TeuFeu1 déclarant sans pudeur au Président de la République - et donc à la France entière - qu’il donnerait volontiers à ce dernier des conseils techniques de demi de mêlée qu’il aurait dans sa lointaine jeunesse été.
Plus Charlot que Villeneuve tu meurs...
Oui, vous disais-je. Je vais partir. Je suis à Orly en l’attente de mon vol de 19h00 et voudrai terminer cette adresse avant d’embarquer.
Partir dit-on, c’est mourir un peu.
Ce n’est pas le cas des rugbymen de l’équipe nationale de Georgie. Car voilà une équipe dont aucun des membres n’évolue dans le pays d’origine. Ils sont tous ailleurs ( 27 sur 30 en France ). Mais alors bien vivants. Comme ils vont le démontrer ce soir aux Argentins.
Les deux plus capés résident aux antipodes de l’Hexagone. L’un, Malkaz URJUKASHVILI trois-quarts centre,( 51 sélections ), à Cannes, heureux homme et l’autre, Pavie JIMSHELADZE, demi-d’ouverture ( 56 sélections) à Arras.
D’accord, Arras, c’est ses célèbres places, ses ruelles médiévales, ses édifices flamboyants,... Mais, d'abord, de monuments historiques, les Georgiens n’en manquent pas. Ils nous rappellent volontiers qu'à l'instar de la citadelle de Vauban dont on célèbre le tricentenaire de la mort, Tbilissi était également un endroit stratégique pour installer une forteresse protégeant l’accès par le sud à l’ancienne capitale, Mtskheta.
Par ailleurs, l'attrait du patrimoine historique du Pas-de-Calais n'a rien à voir avec le charme bucolique de la Riviera. Tout ça ne serait-il pas d'un mortel ennui pour un jeune caucasien qui préfèrerait passer la troisième mi-temps avec la jet set cannoise?
Alors, admettez qu’il faut vraiment en vouloir pour aller jouer au rugby à Arras. En Fédérale1.
On ne peut qu’être admiratif de ces Georgiens qui contribuent, de St Nazaire à Montauban, de Clermont à Dax, à écrire, à l’instar de la famille Yachvili, l’histoire du rugby français. Tout en posant, petit à petit, les jalons de Leur Histoire. Celle qui est née avec l’ancêtre du rugby local, le Lelo ( sorte de soule georgien ). Celle qui les a amenés à terrasser la Russie pour s’ouvrir les portes du Mondial.
Ca y est, j’ai fini. Le vol pour Maurice est annoncé. Nous avons enregistré. 15B 15C. Côté couloir.
10heures de vol. On va mourir un peu ce soir.

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