vendredi 7 septembre 2007

Jour J. J comme Jaguar.



Les journalistes ont sans doute raison d’en vouloir à l’IRB d’opter pour une logique financière dans ses relations avec la presse. Le foot, ses joueurs et ses dirigeants ne nous livrent-ils pas suffisamment le spectacle affligeant et outrancier du tout fric pour que l’IRB veuille faire perdre son âme au rugby en monnayant à tout vent ce spectacle planétaire unique qu’est la Coupe du Monde?
L’IRB s’honorerait de reconnaître aux journalistes le mérite d’avoir actionné l’alarme avant que ne s’ouvre la porte de sa descente aux enfers.
Les journalistes n’ont pas toujours été aussi perspicaces. Nobody is perfect.
C’est le cas dans l’histoire - bien connue des initiés - de l’origine de l’appelation des Pumas argentins .
Pour ceux qui ne font pas partie des happy fews, sachez que le logo accolé aux maillots argentins n'est pas un Puma mais représente en réalité un “ yaguareté “ c’est-à-dire un Jaguar. Animal sauvage qu’on trouve en Amérique du Sud et en l’occurence dans les régions montagneuses du Nord d’Argentine.
On s’accorde à dire que cette erreur est survenue lors de la tournée des Argentins en Afrique du Sud lorsqu’un journaliste a donc confondu le Jaguar sur l’écusson des maillots argentins avec un Puma.
Certes, ces deux mammifères font partie des félidés mais outre la différence d’apparence ( le pelage tacheté du Jaguar l’apparente plutôt au tigre tandis que celui du Puma est uniforme ), l’observation des deux animaux permet de dire que le Jaguar fait partie des prédateurs du Puma. C’est comme si ce malheureux journaliste confondait Titi et Gros minet.
Dans la symbolique d’un sport de combat comme le rugby, ça ne le fait pas.
Force est néanmoins de constater que ce péché véniel lui a été amplement pardonné puisque l’appelation de Pumas a été avalisée par les Argentins.
J’aurais bien aimé savoir pourquoi?
Pour des raisons mercantiles, encore, recourir au sponsoring de la marque Puma. Mais je crois que j'ai l'esprit mal tourné. J’avance une autre hypothèse.
Peut être parce que dans la cosmogonie pré-colombienne, pumas et jaguars étaient tous deux divinisés en raison de leur force et leur rapidité censées incarner l'énergie masculine.
Dans la langue inca, le puma s'appelle Aija, ce qui signifie aussi parties génitales masculines. Tandis que chez les Mayas et les Aztèques , on attribuait au jaguar des vertus magiques compte tenu de sa capacité à tuer des hommes et le dieu-jaguar devait diriger l'assemblée des dieux à l'époque de la réforme de l'univers ( cf "Les symboles des Incas, des Mayas et des Aztèques" par Heike Owusu , Guy Trédaniel éditeur ).
J’ai été frappé par le spectacle de cette statuette de jaguar présente au sommet de la pyramide de Chichen Itza au Yucatan ( Mexique ) où le jaguar est omniprésent ( Temple des jaguars,...) puisqu’il est le symbôle de la classe guerrière toltèque.
En toute hypothèse, résultat des courses: le Jaguar est resté sur l’écusson des maillots des Argentins qui continuent de se faire appeler Pumas.
Malins ces Argentins qui récupèrent ainsi une seconde bénédiction divine. Leur suffira t’elle ce soir?
Au pays de Descartes, il est permis d’en douter. Mais comme le rugby lui-même semble se tourner vers de curieux cultes ( dieux du Stade, dieu Money...), je ne sais plus à quel saint me vouer.

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